vendredi, juillet 30, 2010

La République Démocratique du Congo à besoin d’une loi pour protéger les défenseurs des droits humains

Aucune loi spécifique ne protège actuellement les défenseurs des droits de l'homme en RD Congo qui se sentent souvent menacés. Ce qui ne les empêchent pas de poursuivre sans relâche leur combat, peu apprécié des autorités. L’assassinat en juin dernier de Floribert Chebeya, secrétaire exécutif de l’Ong La Voix des Sans Voix (VSV), a jeté l'émoi dans les rangs des défenseurs des droits de l’homme en République démocratique du Congo. La peur ne peut que s’emparer d’eux, même si cette mort ne semble pas avoir ébranlé leur détermination. "Aucune circonstance ne peut nous amener à nous taire. Nous devons continuer le combat, c’est la seule façon de lui rendre hommage", crie de colère Fernandez Murhola, secrétaire exécutif national du Réseau national des Ongs des droits de l’Homme (Renadhoc). Mais la grande inquiétude pour ces Ong, demeure l’absence dans le pays d’une loi qui garantisse leur sécurité et protection. "Nous ne sommes pas protégés en Rd Congo. Nous sommes considérés comme des adversaires du pouvoir", constate Fernandez. Depuis la mort de Chebeya, la question de la protection des activistes des droits de l’homme est devenue une urgence. A la VSV, Dolly Ibefo Mbunga, secrétaire exécutif adjoint, demande un vote rapide au parlement d’une loi qui les protège. Car, si le pays a déjà ratifié les textes juridiques en la matière sur le plan international et régional (Déclaration universelle des droits de l’Homme, Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples…), ils estiment qu’ils ne sont pas appliqués. Le dernier rapport des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Rd Congo, met très clairement en cause "l’absence d’un cadre juridique qui protégerait spécifiquement les défenseurs, (ce qui) contribue dans une large mesure à l’extrême précarité de leur situation." Relations tendues Ferdinand Murhola fait savoir qu’il est, en effet, de la responsabilité première de l’Etat de protéger tous les citoyens. Et quand il n’applique pas ses propres lois et instruments juridiques ratifiés et que nous l’interpellons, "nous sommes mal vus", dit-il. Difficile d’avoir le point de vue du gouvernement, dont les relations avec les Ong de défense des droits de l’Homme n’ont pas toujours été bonnes ces dernières années. Le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement, les accuse souvent d’être à la solde de l’étranger de qui elles reçoivent leur pain. "Le problème, c’est le statut de ces défenseurs des droits de l’Homme. Constituent-ils un corps comme celui des avocats ? Est-ce une profession ?", interroge sous anonymat, un conseiller au ministère de la Justice et des droits humains. D’après lui, un projet de loi est en préparation, qui sera, précise-t-il, accompagné d’un “code de bonne conduite” des activistes des droits humains. "Car, ils n’ont pas que des droits mais aussi des obligations", dit-il. Selon cette même source, le gouvernement s’emploie à rendre effective l’entité de liaison des droits de l’homme créée en 2009. Cette structure qui regroupe des ministres, des représentants du parlement, le Procureur général de la République, des chefs de la police, de l’armée et des renseignements, "va permettre de mieux canaliser les plaintes des Ong." S’en remettre à Dieu Les rapports entre les autorités et ceux qui défendent les droits de l'Homme sont empreints de suspicion. "Nous sommes considérés comme des adversaires politiques lorsque nous dénonçons les arrestations arbitraires, assassinats, exécutions sommaires et extrajudiciaires, le détournement des deniers publics ou l’exploitation illégale des ressources naturelles", se plaint le secrétaire exécutif adjoint de la VSV, qui estime que leurs Ong jouent le rôle de chien de garde de la République. "Le pouvoir préfère ceux qui l’applaudissent et n’acceptent pas les critiques qui peuvent l’aider à améliorer", ajoute Murhola. Pour se protéger, les défenseurs des droits de l’Homme ont imaginé un système d’alerte précoce au sein de leur réseau. Il consiste à informer tous les membres de ce qui peut arriver à un des leurs dans l’exercice de ses activités. Un stratagème qui permet de déjouer ou de dissuader d’éventuels coups préparés. "Certains plans d’assassinats ont été déjoués grâce à ce système d’alerte", affirme Dolly, qui regrette son inefficacité actuelle. Ils imaginent d’autres stratégies et s’en remettent à Dieu : "C’est Lui le meilleur protecteur, le pouvoir ne saura rien contre Lui", professe la VSV.

mercredi, juillet 07, 2010

Un écrivain congolais est menacé de mort, Germain Dimbenzi Bayedi vient de publier Procès Mobutu.Un petit succès en librairie qui déplaît !!!

Un écrivain congolais est menacé de mort LAUSANNE | Germain Dimbenzi Bayedi vient de publier Procès Mobutu. Un petit succès en librairie qui déplaît à d’inquiétants inconnus. © PATRICK MARTIN / GÉRALD BOSSHARD | Dans son livre Procès Mobutu, Germain Dimbenzi Bayedi s’attaque en fait à tous les dictateurs d’Afrique noire. Alain Walther | 07.07.2010 | 00:03 Germain Dimbenzi Bayedi, auteur originaire du Congo (Kin-shasa) et titulaire d’un permis B, a beau connaître un succès d’estime avec son ouvrage Procès Mobutu, la peur s’est insinuée dans sa vie. A tel point qu’il a déposé une plainte pour «menaces par SMS». Dans son petit logis de l’Ouest lausannois, celui qui fut journaliste en Afrique avant son exil en Suisse, où il est employé dans un EMS depuis cinq ans, n’arrive pas à oublier les mots anonymes. Leurs auteurs ont au moins réussi à lui pourrir la vie. «Réveiller le molosse» «Sais-tu ce qui arrive quand on cherche à réveiller le molosse qui dort? Il mord jusqu’à ce que mort s’ensuive.» Trois SMS de cet acabit sont apparus sur le portable de Germain Dimbenzi Bayedi. Après le coup du molosse, il y eut aussi la phrase «arrête de vouloir nous égratigner, sinon…» et le plus convenu: «Un accident est vite arrivé...» Chez Payot, à Lausanne, le livre a du succès avec 32 exemplaires vendus et 41 d’ores et déjà commandés. Aux Editions Persée, en France, on annonce une réimpression de 500 exemplaires. Procès Mobutu met en scène le jugement d’un dictateur africain pour les crimes commis au cours de son règne. A la barre, le tyran plaide la cause des peuples du tiers-monde, et rejette la responsabilité des plaies qui frappent le continent africain sur les grandes puissances occidentales. On compte quelque mille Congolais (de Kinshasa) à Lausanne. Les courants pro-Mobutu ou pro-Kabila y sont représentés. «Moi, je suis neutre, ni d’un bord ni de l’autre. En fait, dans mon livre, je vise tous les dictateurs africains.» Les pro et les anti Le téléphone portable employé pour envoyer les menaces ne répond évidemment pas. Germain Dimbenzi Bayedi se défend d’avoir monté ce coup pour se faire de la publicité. «Si tel était le cas, j’aurais de gros ennuis avec la police et la justice.» Alors, qui peut en vouloir à l’auteur d’un ouvrage, aussi explosif soit-il, dont le nombre d’exemplaires ne dépassera pas mille? Selon un connaisseur de la diaspora congolaise à Lausanne, «cela peut être personne et tout le monde. Pro- et anti-Mobutu, cela commence à faire loin.» La police a pris l’affaire au sérieux et prend régulièrement des nouvelles de Germain Dimbenzi Bayedi.
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